1785
Eloge de Gresset
- Maximilien Robespierre (1758-1794) - gepubliceerd in 1868
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Oui, tant que la Langue Françoise
subsistera, le Ververt trouvera des admirateurs. Grâces au pouvoir du génie, les aventures d'un
Perroquet occuperont encore nos derniers neveux. Une foule de Héros est restée plongée dans
un éternel oubli, parce qu'elle n'a point trouvé une plume digne de célébrer ses exploits ;
mais toi, heureux Ververt, puisqu'il a plû à un grand Poëte de t'immortaliser, ta gloire
passera à la postérité la plus reculée. Dans plusieurs siècles, on
parlera encore avec intérêt de tes prospérités et de tes revers, de
tes charmes et de tes erreurs, des tendres soins que te prodiguèrent
les douces maîtresses dont tu fus l'idole, et des plaisirs que tu
leur procuras, et des larmes que tu leur fis répandre.
Aussi ne devons-nous pas nous étonner si
cet ouvrage fit une si prodigieuse sensation dès sa naissance. Les applaudissemens qu'il
excitoit redoubloient encore lorsqu'on apprenoit que ce chef-d'œuvre
étoit le coup d'essai d'un homme de vingt-six ans, renfermé dans
l'enceinte d'un collège, et destiné à la vie monastique.
Le grand Rousseau, frappé de l'éclat d'un tel début, annonçoit
dès-lors le jeune Auteur à son siècle comme un des plus beaux génies
qui dévoient l'illustrer. C'étoit sans doute un spectacle assez
intéressant de voir un des plus célèbres Poètes de nos jours
applaudir au triomphe d'une Muse naissante, faite pour partager avec
lui l'attention du Public, et confondre, par son exemple, les lâches
complots de l'envie, qui veille toujours pour arrêter le grand homme
à l'entrée de sa carrière.
Mais, tandis que Gresset jouit de la
gloire attachée à ses premiers succès, quel orage s'est tout- à-coup formé sur sa tête? On
conspire contre lui, on l'accuse d'attenter à l’honneur de l'Ordre de la Visitation, on crie au
scandale, à la calomnie... Aimable Poète, reprenez vos pinceaux; peignez-nous des évènemens
véritables, beaucoup plus plaisans que toutes les fictions du Ververt. Mais que dis-je ? Le
badinage n'est plus de saison, l'intrigue et le crédit ont secondé le courroux de ses ennemis ; les
Jésuites sont forcés de faire un sacrifice, et le jeune Poëte est
condamné à s'ennuyer à la Flèche, pour expier le plaisir que
procuroient au Public les ingénieuses saillies du Ververt.
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Robespierre
Zie ook 1899: Jan ten Brink
Zie ook 1835:
Charlotte Robespierre
PDF van de lofrede door Robespierre |
1835
Charlotte Robespierre
Memoires de
Charlotte Robespierre
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Charlotte Robespierre - Complimenten voor
Maximilien Robespierre
Maximilien concourut encore une fois ;
l'Académie d'Amiens avait mis au concours L’Éloge de Gresset; mon
frère envoya un discours qui n'obtint qu'une mention honorable, la
seule qui fut donnée, car le prix ne fut décerné à aucun des
concurrens. Lorsque son discours eut été livré à l'impression, il en
envoya un exemplaire à chacun de ses amis , qui le remercièrent en
prose et en vers.
Réponse de M. Fosseux à une lettre que lui écrivit Maximilien
Robespierre en lui envoyant un exemplaire de L’ Éloge de Gresset.
Du chantre de Vert-Vert je prisais les talens :
Mon oreille, attentive à ses tendres accens,
Ne pouvait se lasser d'écouter cette lyre
Que n'inspira jamais un coupable délire.
Mais combien il paraît plus sublime a mes yeux
Depuis que , possesseur d'un écrit précieux,
Je puis , guidé par toi, mieux régler mon suffrage.
Quoi! ce touchant éloge où tu lui rends hommage
Où lu peins son esprit , son style intéressant ,
A ses concitoyens parut insuffisant !
Qu'ils craignent que par eux , sa cendre révérée
N'obtienne pas la gloire à Gresset préparée.
Que fallait-il de plus pour l'honneur d'un mortel?
Pour l'honneur de Gresset fallait-il un autel !
Mais contre cet arrêt tandis que je réclame ,
Cet arrêt rigoureux n'irrite point ton âme.
(...) |
Charlotte Robespierre |
1899
Dr. Jan ten Brink
Robespierre and the
Red Terror |
Jan ten Brink over de Lofrede van Robespierre
over Gresset
He [Robespierre] also tried his hand at purely literary work. In
1785 the Academy of Amiens offered a prize for an Éloge de
Jean-Baptist-Louis Gresset, the well-known author of
Vert-Vert.
Gresset (1709—1777) was a very witty and entertaining poet, who
related in his Vert-Vert
(1753) the humorous history of a parrot. Polly, while in a
convent, had learnt all kinds of proper and edifying words and
expressions through the affectionate attention of the nuns, but, on
falling into the hands of some rough sailors, had soon changed her
polished manners and acquired quite a different conversational tone
and vocabulary. On her return to her first residence, the convent,
her former teachers, the nuns, were greatly shocked and extremely
indignant at her degeneration, and punished her with meagre and
scanty food ; but Polly soon improved her manners and her language,
and her pious mistresses again bountifully supplied her with all
kinds of delicacies—of which she died.
The humorous tone of this story—afterwards repeated in his Carême
impromptu and
Le Lutrin
vivant—the witty description of convent life, secured Gresset
many friends, so that he was elected member of the Academie
française, notwithstanding the fact of his having been a Jesuit for
some little time.
Except Robespierre, who obtained for his Éloge de Gresset an
honourable mention, none of the other competitors were successful. |
Ten Brink
Dossier: Gresset,
Le Lutrin Vivant - vertaling door Prudens van Duyse |