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NOTICES BIOGRAPHIQUES -
GRESSET ET VER-VERT DANS LES DICTIONNAIRES LITTERAIRES |
Joseph-Marie Quérard
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des Editions |
Quérard, Joseph-Marie
(1797-1865).
La France littéraire ou Dictionnaire bibliographique des savants,
historiens et gens de lettres de la France, ainsi que des
littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus
particulièrement pendant les XVIIle etXIXe.... |
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Michaud |
Biographie universelle ancienne et
moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et
privée de tous les hommes.... Tome dix-septième, [Goadby-
Gryphius]. |
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Michaud |
De Feller |
Feller, François Xavier de
(1735-1802). Dictionnaire historique, ou Histoire abrégée de tous
les hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talens, les
vertus, les erreurs etc.,
depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours. Nouvelle
édition... par l'a.... 1782. |
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De Feller |
1859
PP. Augustin et Alois de
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Georges Grente
Dictionnaire des
Lettres Françaises
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GRESSET
(Jean-Baptiste-Louis), 1709-1777, poète et littérateur. Né à
Amiens d'un conseiller du Roi, commissaire au bailliage d'Amiens,
puis échevin de la ville. Sa mère descendait du physicien et
philosophe Rohault, dont, aussi bien, le frère, curé au diocèse de
Noyon, a composé un Recueil de Poésies pieuses et morales.
Premières études chez les Jésuites d'Amiens, et si brillantes qu'on
lui offre d'entrer dans la Compagnie. Sans peut-être une vocation
bien déterminée, il commence son noviciat à seize ans. Il est envoyé
à Paris, au Collège Louis-le-Grand, parfaire ses études. Il
professera ensuite les humanités aux Collèges de Moulins, de Tours
et de Rouen. Son début en poésie est l' Ode sur L'amour de la
patrie (1730) : il y manifeste déjà cet invincible attachement à
sa petite patrie (voir la dernière strophe) qui gouvernera ensuite
toute son existence. Il avait vingt-quatre ans quand il composa
Ver-vert (meilleure graphie que Vert-vert (1734) qui
courut en manuscrit et fut, semble-t-il, imprimé d'abord sans l'aveu
de l'auteur : histoire, en quatre chants et en vers décasyllabes
(vers favori du poète) d'un perroquet choyé et éduqué par les
Visitandines de Nevers, mais qui, réclamé par les Visitandines de
Nantes, apprend sur le bateau de Loire des mots si malédifiants
qu'on le renvoie à son premier couvent où il meurt, après une
consolante conversion... Trame légère, mais versification élégante,
souple et harmonieuse, qui caractérise le poète; détails piquants,
peinture gracieuse et spirituelle de la vie conventuelle. Le succès,
éclatant et universel, met Gresset en vue. J.-B. Rousseau appelle le
jeune auteur un phénomène littéraire; d'ordre de Bertin, la
manufacture de Sèvres illustre des porcelaines de sujets empruntés à
Ver-Vert. La même année paraissent Le Carême impromptu
et Le Lutrin vivant. Ma Chartreuse, description enjouée et
pittoresque de la cellule que le poète occupait à Louis-le-Grand,
fut également bien accueillie. Gresset, au pur badinage commence à
mêler avec moins de bonheur un ton philosophique, et une verbosité
un peu négligée s'accuse dans les pièces suivantes : Ombres,
Epître à ma Muse, Epître au P. Bougeant, Epître à ma sœur. La
Visitation avait pris au tragique le badinage de Gresset : il fut
envoyé à La Flèche où il s'occupa de traduire les Bucoliques
de Virgile. A la suite de ces incidents, c'est (semble-t-il)
d'accord avec la Compagnie qu'à vingt-six ans (1735) il quitte la
vie religieuse (il n'a pas prononcé de vœux). Il consigne d'ailleurs
sa reconnaissance pour ses maîtres dans ses Adieux aux Jésuites
(à M. l'Abbé Marquet). Il est accueilli à Paris avec
empressement : il fréquente le cabinet vert de Mme
de Forcalquier. Pour soutenir sa réputation, il se hausse à la
tragédie : Edouard III (22 janvier 1740) n'a pas de succès.
Sans plus en avoir le métier, il s'essaie au drame : Sidney
(3 mai 1745), étude de désespoir en 3 actes, se soutient à la
lecture. Il réussit Le Méchant (15 avril 1747), comédie en 5
actes : le Méchant (Cléon) veut rompre le mariage d'un ami (Valère)
pour se substituer à lui : traîtrise démasquée par un valet gagné
par la soubrette. Intrigue inspirée du Flatteur de Rousseau,
action un peu indécise, le Méchantpétille d'esprit,
d'élégance; le dialogue rend le persiflage à la mode. Nombre de vers
bien frappés sont devenus proverbes :
Les
sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs
(II, I).
Elle avait de beaux yeux pour des
yeux de province
(III, 9).
Mon
estime toujours commence par le cœur
(IV, 4).
Gresset, l'année suivante (1748), est admis à l'Académie française.
Il refuse les avances du Roi de Prusse qui l'engage à se fixer à
Berlin. Au contraire, il garde extraprdinairement vivant l'amour du
sol natal : en 1750 il obtient l'érection à Amiens d'une Académie
des Sciences, Belles-Lettres et Arts par lettres patentes du Roi qui
l'en nomme président perpétuel, titre que sa simplicité décline. Il
épouse (22 février 1751) la fille d'un négociant d'Amiens, Galland,
parent du traducteur des Mille et une nuits : union assortie,
car les deux époux brilleront tous deux également par les contes
plaisants et les épigrammes; les réceptions chez le Duc de Chaulnes
et l'Ëvêque d'Amiens sont le théâtre de célèbres joutes littéraires.
Gresset avait acquis la facilité d'Ovide. Mais de tous ces poèmes de
circonstance, presque rien n'est resté : le poète, qui en détruisit
la plupart, avait recommandé de ne rien publier de ce qui
subsisterait après sa mort. On sait le titre de deux comédies
perdues : Le Secret de la Comédie et Le Monde comme il
est. Il y a eu un 5e et un 6e chants de
Ver-Vert : le 5e (l'Ou-vroir ou le
Laboratoire de nos sœurs) fut lu à une séance publique de
l'Académie d'Amiens en 1753, et, plus tard, relu à la Cour à
l'occasion de la harangue qu'en qualité de directeur trimestriel de
l'Académie française Gresset fit à Louis XVI et à Marie-Antoinette
pour leur avènement (le couvent doit représenter Athalie et
la religieuse chargée du rôle de Joas tombe malade ; la mère
Cunégonde, à bout d'âge, veut la remplacer : on cède, pour ne pas
troubler la fête). Un poème, en 4 chants, le Gazetin,
conservé par la famille, ne fut pas publié; Le Parrain Magnifique,
poème en 10 chants (un abbé, de grande famille, accepte un
parrainage; son avarice le conduit à se faire représenter; le
mandataire, enorgueilli, porte la dépense au plus haut; l'abbé la
réduit à 27 livres 10 sols), ne fut publié qu'en 1810. En 1754,
directeur de l'Académie française, il répond à d'Alembert qui
succédait à l'Évêque de Vence. Il censure les évêques qui manquent à
la résidence. Le Roi, averti, témoigne son mécontentement. Rentré à
Amiens, Gresset désavoue entre les mains de l'Évêque d'Amiens ses
œuvres mondaines. Il imprime en 1759 une rétractation de ses
bagatelles rimées et déclare renoncer au théâtre pour des motifs de
religion. Voltaire que Gresset avait vivement soutenu en 1736
(Vers sur la tragédie d'Alzire) le juge durement (« Et ce
polisson de Gresset, qu'en dirons-nous ? Quel fat orgueilleux ! quel
plat fanatique î ») et dans Le Pauvre diable l'attaque, comme
fait aussi Piron. En 1774, Gresset répond à Suard, réélu à
l'Académie française. Prenant pour thème l'influence des mœurs sur
le langage, il proteste contre l'invasion des idées et des habitudes
anglaises. Les Encyclopédistes (on avait d'ailleurs reproché à Suard
de leur être inféodé) relevèrent vivement le défi. En 1775, Louis
XVI accorda à Gresset des lettres de noblesse, et au début de 1777
le fit chevalier de l'ordre de Saint-Michel. Monsieur (depuis :
Louis XVIII) le nomma historiographe de l'ordre de Saint-Lazare.
Gresset mourut à Amiens le 16 juin 1777 sans laisser d'enfant.
Caractère agréable et enjoué, esprit de plus en plus sérieux et
chrétien, Gresset exerça une philanthropie active : à une demi-lieue
d'Amiens il possédait une campagne, Le Pinceau, où il se
rendait fréquemment et dont sans réserve il consacrait le produit
aux pauvres. Sa mort fit découvrir la foule de misères qu'il
secourait depuis longtemps en secret. Aussi sa perte parut à Amiens
un deuil public : aux obsèques assistèrent Académie et corps
municipal. Une Vie de Gresset fut publiée par le P. Daire,
bibliothécaire des Célestins (Paris, 1779, in-12). L'Académie locale
fit faire l'éloge public par Baron, son secrétaire, et exécuter le
buste par le sculpteur du Roi, Berruer (inauguration : 25 août
1787). Bailly a composé un Éloge de Gresset; celui que
Robespierre a écrit fut couronné en 1785 et réimprimé en 1868.
ŒUVRES. — Œuvres
imprimées séparément à mesure de la composition, dans les journaux
du temps. Beaucoup, réimprimées du vivant de l'auteur, et réunies.
Multiples éditions. — Œuvres complètes, éditions procurées
par Fayolle, 1803, 3 vol., et par Renouard, 1811, 2 vol. — Œuvres
choisies, par Campenon, 1823; chez Mame-Delaunay, 1824. — Œuvres
choisies (avec notice biobibliographique), par L. Derome, 1883. —
Poèmes inédits publ. par G. L. Van Roosbrœck, dans Modem
Philo-logy, 1924-1925, pp. 45-62.
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Abbé
Muret
bron |
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J. Aerts et al
Moderne
encyclopedie der wereldliteratuur |
GRESSET, Jean-Baptiste-Louis,
Frans dichter en dramaturg (° Amiens 29 VIII 1707/9 - † ald. 16 VI
1777). Werd door de Jezuïeten opgevoed, waarna hij te Tours,
vervolgens in La Flèche en ten slotte op het College Louis-le-Grand
klassieke talen doceerde.
Verwierf reeds vroeg bekendheid door een
komisch gedicht Vert-Vert (1734) waarin hij (enigszins in de trant
van Boileau) een papegaai bezingt, die de leden der orde van de
Visitandines (Visitatie) te Nevers toebehoorde. Van dit soort
gedichten werd La Chartreuse (1735) het meest geprezen. Maar de
populariteit die hem dit bezorgde, werd voor de dichter in zekere
zin noodlottig: hij werd uit de orde der Jezuïeten, als zijnde een
te lichtzinnig lid, gestoten. Hij vestigde zich te Parijs waar hij
op bovengenoemde school ging lesgeven en tevens in het huwelijk
trad. Hij schreef in de geest van Voltaire het blijspel Le Méchant,
waarom hij zo gewaardeerd werd dat hij in 1748 verkozen werd tot lid
van de Académie Française. Evenwel keerde hij later tot zijn oude
levenswijze terug. Hij draaide de wereld de rug toe en vestigde zich
wederom te Amiens. Hij herriep al zijn werken en verbrandde de hss.
In plaats van verder te schrijven wijdde hij zich aan werken van
liefdadigheid en vroomheid. Ook een uitnodiging van de zijde van
Frederik de Grote aan zijn hof te komen vertoeven verwierp hij. Zo
stierf hij in volledige afzondering. [D. A. DE GRAAF]
WERKEN : Vert-vert (1734): 4 zangen van
10 lettergrepen elk; La Chartreuse (1735), 8-lettergrepige verzen;
Le Carême interrompu; Le Lutrin vivant; Edouard III (1740),
tragedie; Sidney , drama ; Le Méchant (1745). Volledige werken :
Oeuvres complètes (Parijs 1804), uitg . Fayolle, 3 dln. ; Poésies
inédites (Parijs 1863), uitg. De Beauvillé; Oeuvres choisies (Parijs
1828); Poésies choisies (Parijs 1883), uitg. G . Derome.
LIT. : ROBESPIERRE, M . DE. Eloge de
Gresset (Parijs 1785); CAMPENON, Essai sur la vie et les ouvrages de
Gr. (1823); VERVILLE, G. G., sa vie et ses ouvrages (Amiens 1863);
DÉMUIN , Gresset (Lille 1887); WOGUE , J., Gresset (Parijs 1894).
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Gravure naar een buste van Gresset; uit
Paul Lacroix, XVIIIe siècle
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1956
Dictionnaire
biographique des auteurs - Laffont & Bompiani |
GRESSET Jean Baptiste
Louis. Poète et littérateur
français. Né à Amiens, où son père était échevin, le 29 août 1709,
mort dans cette même ville le 16 juin 1777. Il fait ses études chez
les Jésuites de sa ville natale et les termine à Paris, au collège
Louis-le-Grand. Entré à seize ans au noviciat des Jésuites, on
l'envoie enseigner dans divers collèges de l'ordre, mais en 1733, à
vingt-quatre ans, il compose un badinage en vers, Ver-Vert,
qu'il se contente d'abord de répandre dans un cercle d'amis. Ce
petit livre plaisantait en effet les mœurs des couvents et Gresset
portait encore à cette époque l'habit ecclésiastique; mais
Ver-Vert, imprimé à La Haye un an plus tard sans l'autorisation
de l'auteur, connaît tout de suite un grand succès qui attire à
Gresset l'animosité d'une supérieure de la Visitation, sœur d'un
ministre. Celle-ci porta plainte contre lui. Le jeune jésuite
continuait d'ailleurs à écrire des poésies légères et ironiques
comme Le Carême impromptu, Le Lutrin vivant, La
Chartreuse (1733-35), bien accueillies, les dernières surtout,
par les salons, mais suscitant le scandale des supérieurs de
l'auteur qui, après plusieurs réprimandes, décidèrent de le muter de
Tours, où il enseignait les humanités, au collège de La Flèche.
Fatigué de l'enseignement, Gresset quitte alors la soutane, arrive à
Paris en 1735, est chaleureusement reçu dans le monde et se marie.
Après un essai malheureux dans la tragédie, qui convenait mal à son
caractère insouciant, il prend une belle revanche dans la comédie
avec Le Méchant (1747) qui fait de lui un des auteurs les
plus en vue. Frédéric II l'invitera plusieurs fois à venir en Prusse;
Gresset se contentera d'être nommé membre de l'Académie de Berlin.
Un an après la représentation du Méchant, il est élu à
l'Académie française mais quitte bientôt Paris pour Amiens où il
fonde une société littéraire. A partir de ce moment, il revient à
une piété fervente mais un peu bruyante, brûle plusieurs de ses
manuscrits, rétracte ses ouvrages dans une lettre publique qui
dénonçait la poésie comme un art dangereux. En récompense de ces
bons sentiments, Louis XVI lui envoya des lettres de noblesse et le
comte de Provence, futur Louis XVIII, le fit nommer historiographe
de l'ordre de Saint-Lazare. |
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